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Lettres lusitaniennes
Lettres lusitaniennes
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12 novembre 2018

1918-2018

Chère lectrice, cher lecteur, bonjour,

Hier, j'ai regardé en direct, sur internet, la cérémonie de l'armistice qui a eu lieu à Paris, sous l'Arc du Triomphe.

C'était une belle cérémonie où un grand nombre de Chefs d'État était présent, notamment le Président de la république portugaise. Pour ceux qui ne le sauraient pas, le Portugal a été un pays belligérant pendant la Guerre de 14-18, ayant lutté aux côtés de la France et du Royaume Uni. Si ce sujet vous intéresse, vous pouvez faire un tour dans la Somme, afin de visiter le cimetière militaire portugais de Richebourg.

Dans son discours, le Président de la république française a rappelé le contexte international dans lequel on vit et fait l'apologie de la cooopération internationale afin de préserver la paix. Malgré ses propos plus que discutables sur Pétain, il a raison lorsqu'il met en évidence des similitudes entre la situation actuelle en Europe et celle des années 1930, quoi qu'en disent ses détracteurs et que l'on l'aime ou pas en tant que président - en effet, António Guterres, le Secrétaire général des Nations Unies, a dit exactement la même chose lors du Forum pour la Paix qui a eu lieu hier, après la cérémonie.

En effet, lorsqu'on voit ce qui se passe en Pologne, en Allemagne, en Autriche, en Hongrie, en République Tchèque, en Slovaquie, en Italie, aux États-Unis et au Brésil (pour ne parler que d'eux), il y a de quoi être inquiet. Au Portugal, il ne faut pas croire que la situation est meilleure : en effet, malgré les articles d'une certaine presse progressiste (notamment française), le Portugal n'est pas à l'abri d'une vague populiste. Pour s'en rendre compte, il suffit de lire la presse portugaise, où l'on trouve des articles signés par des chroniqueurs de droite qui se félicitent de l'élection de Bolsonaro au Brésil (fort heureusement, certains chroniqueurs de droite ne l'apprécient pas). Il suffit aussi de lire les commentaires des lecteurs dans les journaux en ligne et les médias portugais : les nostalgiques du dictateur Salazar ne se cachent plus et les discours de haine envers les étrangers et les réfugiés pullulent, sans que les médias fassent un effort de modération des commentaires et, par conséquent, de lutter contre les discours de haine.

Et le pire, c'est l'émergence d'organisations identitaires au Portugal, qui poussent comme des champignons, avec l'aide des organisations identitaires italiennes, comme la Casa Pound, et russes. Quand j'y pense, je tremble. Je tremble parce que, à l'évidence, ces organisations identitaires veulent détruire la démocratie pour laquelle tant de personnes se sont sacrifiées. Ces identitaires savent-ils ce que c'est de vivre dans une dictature? Ont-ils envie de détruire les libertés fondamentales et les droits humains les plus élémentaires au nom d'une soi-disant fierté nationale?

Si rien n'est fait pour lutter contre les inégalités économiques et sociales afin de créer des sociétés plus justes, le monde deviendra un endroit de plus en plus malsain pour vivre, créer et rêver, où la coopération internationale cédera le pas aux égoïsmes nationaux.

Sur ce, prions et essayons de faire quelque chose pour ne pas vivre ce que les Européens ont vécu entre 1914 et 1918.

1918

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