25 avril pour toujours

Chère lectrice, cher lecteur, bonjour

Hier, c'était un jour très important au Portugal : le 44ème anniversaire de la révolution du 25 avril 1974, qui a mis fin a une dictature fascisante de 48 ans.

Bien qu'il y ait encore tant à faire, tant à améliorer au Portugal, bien que les rêves de la révolution ne soient pas complètement devenus une réalité, les faits sont têtus, n'en déplaise les grincheux et les nostalgiques de Salazar, le dictateur : le pays a énormément changé et c'est une démocratie à part entière, où l'on a la liberté de s'exprimer, de lire, regarder et écouter ce que l'on veut, de créer une association, d'entreprendre... oui, malgré tout, la révolution a changé nos vies.

Sans le 25 avril 1974, je n'aurais jamais pu faire des études. Je n'aurais jamais eu accès à l'éducation, à un système de santé digne de ce nom et à des conditions de vie plus dignes. Mes parents n'ont pas eu tout cela. Enfants de paysans et de petits artisans, mes parents n'ont pas pu poursuivre des études au delà de l'école primaire. Ma mère était une adolescente quand elle a quitté la maison familiale pour travailler à Lisbonne comme domestique. Mon père non plus n'a pas pu étudier et il a dû apprendre le métier de charpentier menuisier.

En plus, cerise sur le gâteau, leur génération a été sacrifiée à cause de la guerre coloniale. Mon père, comme tant de jeunes hommes de son âge, a dû partir en Afrique, afin de participer à la lutte contre les mouvements indépendantistes. Mon père a vu et vécu des choses qu'il n'aurait jamais souhaité voir ni vivre. Fort heureusement, il est rentré sain et sauf, quoique les blessures intérieures de la guerre ne guérissent jamais.

Hier, j'ai suivi les cérémonies officielles à la télé portugaise, via internet. Tout à l'heure, j'ai vu sur le site de la télévision publique portugaise des images d'archive que je n'avais jamais vu avant. En les regardant, j'étais à la fois émerveillée et émue. Ce n'était pas la peine de retenir mes larmes d'émotion. Je les ai laissé couler. Tout d'un coup, je me suis sentie viscéralement portugaise. Cristiano Ronaldo peut aller se rhabiller. Salvador Sobral, le gagnant du festival de l'Eurovision de l'année dernière, et la chanteuse qui représente le Portugal cette année peuvent aller se faire brosser. Ce ne sont pas ces gens-là qui me lient encore au pays où je suis née : c'est la Révolution de 1974. Une révolution qui a libéré le peuple portugais et qui lui a redonné le sourire.

Voici les images dont je vous parle dans deux vidéos. La première vidéo montre les premières images de la révolution par la RTP :

Edição especial do Telejornal no dia 25 de Abril

Compacto das notícias do dia 25 de Abril de 1974, numa edição especial do Telejornal apresentada a partir das 18h40 pelos jornalistas Fernando Balsinha e José Fialho Gouveia, e dedicada ao Golpe de Estado levado a cabo pelo Movimento das Forças Armadas.

https://arquivos.rtp.pt

Maintenant, la deuxième vidéo, du lendemain :

Reportagem de Fernando Balsinha na Baixa de Lisboa

Reportagem de Fernando Balsinha na Baixa de Lisboa Reportagem do jornalista Fernando Balsinha na baixa de Lisboa na manhã do dia 26 de abril, com entrevistas de rua aos transeuntes sobre a forma como vviveram os acontecimentos do dia anterior. Reportagem com falhas parciais de som.

https://arquivos.rtp.pt

N'hésitez pas à les regarder, à les partager et à les montrer à vos enfants.

Sur ce, 25 de Abril sempre.