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Lettres lusitaniennes
Lettres lusitaniennes
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24 septembre 2019

Faut-il aimer la France ?

Chère lectrice, cher lecteur, bonjour,

Après une longue absence, me voici de retour, cette fois-ci avec un article dont le titre – et pas que ! - est très provocateur – donc, âmes sensibles s’abstenir.

Hier, en lisant un article publié dans la page Facebook du magazine Alternatives économiques sur les origines étrangères d’une grande partie des français, j’ai lu les sempiternelles diatribes contre les « Arabes », qui ne font rien d’autre que « dire du mal de la France et des Français », tout en « profitant des allocations » et « vivant de l’assistanat ».

Voilà, voilà, comme quoi, les Français ont le droit de râler et de dire du mal de la classe politique, critiquer la vie chère, les privilèges indus attribués à certains, tandis que les étrangers, eux, ils n’ont qu’à fermer leur gueule et faire profil bas.

Et puis, qui leur dit que les « Arabes » sont les seuls qui critiquent les Français à tout va ? Lorsque je me rends au Consulat du Portugal le plus proche de chez moi, je n’entends que des propos désobligeants de la part des Portugais envers la France et les Français. Et que dire des groupes  de Portugais en France sur Facebook ? C’est un véritable festival de branlette identitaire, puisqu’ils se croient meilleurs, plus travailleurs, plus honnêtes, plus beaux (et j’en passe !) que la Terre entière. La grande différence entre les « Arabes » et les Portugais, c’est que ces derniers sont plus dissimulés et sournois : par devant, ils sont très serviables – car il ne faut surtout pas casser leur « bonne image » ! – mais par derrière…

Pour les autres étrangers résidant en France, les choses ne sont pas forcément différentes. En effet, j’ai connu il y a quelques années une dame italienne qui en avait marre de ses compatriotes qui passaient tout leur temps à casser du sucre sur le dos des Français. Si les Français savaient ce que la Terre entière pense d’eux… en effet, tout le monde les trouve arrogants, râleurs, ignorants… et sales. Bref, la catastrophe !

Voulez-vous savoir où j’en suis par rapport à la France ? Je suis arrivée ici il y a dix-neuf ans et si c’était à refaire, je le referais. Je sais ce que je dois à ce pays : c'est ici que j'ai pu mener une vie indépendante, grandir et devenir vraiment adulte, bien que les choses n'aient pas été - et ne le sont toujours pas - faciles. Cependant, je n’en peux plus de l'atmosphère politique, économique et sociale de plus en plus lourde. Les gens se renferment et construisent des murs autour d'eux, sous des prétextes identitaires, écologiques et économiques, au lieu de construire des ponts et rendre ainsi la devise "Liberté, Égalité, Fraternité" une réalité. J’en ai plus qu’assez de ces polémiques liées au « communautarisme », à la « laïcité », à « l’identité française »… je ne supporte plus non plus les médias qui jettent de l’huile sur le feu – sachez, Messieurs et Mesdames les directeurs de L’Obs, l’Express, Le Point, Le Figaro, Libération, Marianne, etc., que je vous emmerde cordialement – bref, des fois, la France me fatigue terriblement ! Et puisque je vis ici, je travaille ici et je paie mes impôts ici, j’ai le droit de crier mon ras-le-bol vis-à-vis de certaines choses et de critiquer ce qui ne va pas, et tant pis si cela ne vous plaît pas.

Allez, aimez-vous les uns les autres, bordel, et faites pas chier.

three colours

image par Stux sur Pixabay

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